Lyhra ~ Relève la tête [terminée]

L'histoire de Lyhra commence bien avant sa naissance. Les parents de la demoiselle, Loïc et Cassandra, étaient tous deux des explorateurs nés, avides de voyages et de découvertes. Aussi, quand la rumeur d'un nouveau monde leur parvint aux oreilles, c'est sans hésiter qu'ils s'embarquèrent dans cette nouvelle aventure. Ils découvrirent donc un monde totalement différent de ce qu'ils connaissaient, et décidèrent de s'y installer quelques temps.

Loïc, qui avait des connaissances en médecine, ouvrit un petit cabinet et peu à peu, noua des liens avec les habitants qu'il soignait dès qu'il le pouvait, sans faire payer les plus démunis. Il se donnait corps et âme à son métier, restant dans un endroit fixe pour la première fois de sa vie. Sa femme l'aidait au mieux, et tous deux apprenaient peu à peu la culture de ce nouveau pays.

Quelques temps après, Cassandra tomba enceinte, et le couple s'en réjouit. Puisqu'ils étaient installés, elle pourrait mettre leur bébé au monde sans craindre les aléas des voyages. Durant sa grossesse, Loïc pris soin d'elle, veillant à ce qu'elle ne manque de rien, tout en continuant ses activités. Finalement, un jour, au beau milieu de l'après-midi, Cassandra eut ses premières contractions, et son mari se hâta de fermer le cabinet afin de pouvoir s'occuper d'elle. Malheureusement, lorsqu'il rouvrit, au lieu de trouver les nouveaux parents éclatant de joie qu'ils s'étaient attendus à voir, les voisins durent soutenir un homme au cœur déchiré qui venait de perdre celle qu'il aimait.

Loïc était un homme au cœur bon qui avait aidé de nombreuses personnes dans les alentours, aussi eut-il beaucoup de soutien dans cette dure épreuve. Il ne pouvait pas se laisser aller au désespoir, car Cassandra lui avait laissé une petite fille, parfait mélange de ses deux parents. Lyhra se montra très rapidement curieuse, n'hésitant pas à ramper pour aller observer l'objet de ses questionnements alors qu'elle ne savait même pas encore marcher. Son père la gardait toujours à l’œil lorsqu'il le pouvait, la confiant à ses voisins lorsqu'il était en consultation.

Petite fille, Lyhra ne tenait pas en place, riant et sautillant dans la cour de sa petite maison, discutant avec les habitants du quartier et s'amusant à faire des farces qu'elle se faisait pardonner avec une adorable bouille désolée. Elle râlait quand on faisait mine de manger à sa place ses gâteaux préférés, courait quand il fallait aller dormir, posait des questions sur tout et souriait à qui le voulait.

Lorsque la guerre éclata, Loïc fit de son mieux pour soigner les blessés, quelque fût son camp. Il avait horreur de la violence, et son boulot, c'était de soigner, point. Toutefois, avec la guerre, il devint difficile de trouver les plantes nécessaires aux soins ainsi que tout le matériel dont il avait besoin. Il croulait sous le nombre de blessés, et même s'il avait l'aide de quelques volontaires, il peinait à guérir ses patients.

Finalement, un beau jour, alors qu'il soignait un soldat du sultan qui s'était fait blesser par un feerien, son patient ouvrit les yeux et, pensant avoir affaire à un ennemi, attrapa un poignard et lui ouvrit le ventre sans que personne ne puisse rien faire. Lyhra se retrouva donc orpheline alors qu'elle avait à peine cinq ans.

Le contexte de la guerre fit que, pendant quelques temps, elle passa de voisin en voisin. Son père ayant été très aimé, les volontaires ne manquaient pas pour prendre soin d'elle, mais la pauvreté finissait toujours pas ramener les plus gentils à la raison, et elle devait alors changer de foyer.

La guerre prit fin, et Lyhra se retrouva dans une famille très nombreuse, chez qui elle ne se sentait pas du tout à sa place. Elle n'était pas maltraitée, mais elle avait l'impression d'être transparente et passait donc beaucoup de temps dehors. C'est ainsi qu'elle rencontra Moussa, un homme d'environ 25 ans, qui la prit sous son aile. Moussa n'était pas la personne la plus à même d'élever un enfant, car c'était un ancien mercenaire qui aimait boire et se bagarrer, mais envers et contre tout, il pris soin d'elle à sa manière.

Elle devait toujours courir derrière lui pour ne pas le perdre, mais il s'arrêtait dès qu'elle le perdait de vue. Il n'était pas forcément tendre, n'hésitait pas à lui dire ses quatre vérités, à la gifler lorsqu'elle faisait une bêtise quitte à la faire voler, mais il faisait passer la gamine qu'elle était avant lui lorsqu'ils devaient se rationner, il la protégeait lorsqu'elle avait des ennuis et lui apprit la vie.

Il tenta bien de lui apprendre à sa battre, parce que lui ne savait faire que ça, sauf que la demoiselle, du haut de son petit âge, n'était pas très douée, et manquait cruellement de force. Du coup, il abandonna très vite, sans pour autant la laisser se ramollir. Puisqu'elle devait le suivre, elle apprit naturellement à faire ce qu'il faisait, c'est à dire escalader, grimper, nager ou courir.

Son physique indiquait toutefois bien trop clairement ses origines, et régulièrement elle subissait des agressions verbales, voire des coups, car de nombreux habitants avaient les feeriens en horreur, du fait de la guerre qu'ils avaient déclenchés. Mais Moussa arrivait toujours à temps et avait le poing facile sur qui malmenait sa petite protégée. Ce fut d'ailleurs de cette façon qu'il termina en prison, un jour où un homme un peu trop haut placé s'en était pris à la jeune fille. Moussa, qui aimait toujours autant la bagarre, n'avait pas hésité à provoquer une petite esclandre que le haut placé en question n'apprécia pas vraiment. Moussa fut donc emmené, et Lyhra, alors âgée de 15 ans, se retrouva à nouveau seule.

Toutefois, elle savait à présent se débrouiller, et si la perte de son mentor la laissa terriblement vide et perdue, elle devait bien continuer à vivre. Comme elle n'avait pas d'argent, elle se retrouva à voler pour manger. Pas très douée au début, elle finit toutefois par savoir assez bien faire pour ne plus se faire prendre, et peu à peu, elle devint une voleuse qui n'avait pas à rougir de ses talents. Très efficace pour crocheter les serrures, Lyhra essaie de ne voler que le nécessaire à sa survie, sauf si bien sûr un riche vient à passer, car elle n'a aucun scrupules à déposséder ceux qui vivent confortablement. Si le combat rapproché n'est clairement pas son fort, elle n'hésite pas à se battre tout de même lorsqu'elle le juge utile, et a donc appris à courir vite -très vite- pour échapper aux ennuis, parce que si elle est très douée pour éviter les coups grâce à son agilité, elle est en revanche totalement nulle lorsqu'il s'agit de donner des coups.