Un cadeau qui ne peut pas être jeté n'est pas un cadeau mais un piège | Edgar & Odelle

Un cadeau qui ne peut pas être jeté n'est pas un cadeau mais un piège

Odelle était certaine d’avoir bien agis en amenant Nathaniel avec Edgar. Bon, elle avait eu beaucoup de chance certes, mais ça, personne n’était vraiment obligé de le savoir. Le plus important, c’était que Nathaniel était tombé dans un de ses pièges, et qu’elle l’avait amené à Edgar pour qu’il en fasse ce que bon lui semble. Elle n’avait pas d’empathie, ou de compassion à l’égard du fugitif. S’il représentait tout de même une part de curiosité et d’amusement, le fait qu’il l’ait manipulée était bien plus grande sur tout cela. Et dire qu’il s’en serait sorti s’il avait livré la gamine en temps et en heure… elle espérait bien, dans tous les cas, que le roi ne ferait preuve d’aucune clémence à son égard.

Enfin… elle n’était pas très bien placée pour tenir ce genre de discours. Etant donné qu’Edgar aurait pu se montrer bien moins… silencieux qu’il ne l’avait été avec elle lorsqu’elle avait détruit la barrière, il n’y a donc pas si longtemps que cela. Elle savait qu’elle avait fait une erreur, elle s’était laissée convaincre par sa gourmandise, et elle n’avait eu aucune envie de trahir Edgar. Mais elle pouvait comprendre qu’il fut furieux contre elle. Mais elle n’avait plus aucune envie que leur relation soit aussi mauvaise, basée sur la rancune et la trahison, elle voulait repartir sur de bonnes bases avec lui.

Elle ne savait pas du tout s’il accepterait, mais Odelle pensait avoir payé sa faute en lui amenant Nathaniel. Elle ne pouvait pas être certaine qu’il pense de la même manière avant de lui avoir posé la question mais elle voulait garder bon espoir. Edgar était un excellent roi, et Odelle était une de ses partisantes les plus convaincues, malgré ce qu’elle avait fait, même s’il la chassait du château, elle continuerait de penser qu’il était le meilleur souverain dont Féerie puisse rêver.

Quoiqu’il en soit, elle avait demandé au roi s’ils pouvaient s’entretenir, juste après lui avoir laissé Nathaniel, tout en lui assurant de prendre tout le temps qu’il voudrait avec son de nouveau prisonnier, et qu’elle saurait se montrer patiente. Et c’est ce qu’elle faisait. Elle attendait tranquillement dans la salle, et même si elle commençait à trouver le temps long, elle restait patiente. Elle entendit enfin la porte s’ouvrir, après ce qui lui semblait être une éternité, et Edgar arriver. Elle s’inclina respectueusement devant lui.

« Mon roi, merci de m’accorder votre précieux temps. J’ose espérer que mon présent vous a fait plaisir. »

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Odelle se doutait bien qu’elle n’était pas du tout tirée d’affaire, que le roi n’allait certainement pas la remercier et se mettre à ses pieds. Ce serait une scène totalement absurde d’ailleurs quand on connaissait un tant soit peu Edgar. Mais elle espérait au moins que sa colère à son égard serait moindre. Evidemment, elle comprenait qu’il soit furieux, et elle l’était également. Parce qu’elle avait été stupide, qu’elle avait laissé sa gourmandise parler et qu’au final, elle s’était totalement faite bernée. Et c’est d’ailleurs cette pensée qui faisait qu’elle n’avait aucun scrupule à lui avoir livré Nathaniel, et elle espérait avoir également apaisé le roi.

Ce serait probablement trop utopiste d’espérer qu’il lui pardonne. Elle savait que ce qu’elle avait fait n’était pas bien, et elle en avait honte, évidemment. Elle aurait pu reconstruire la barrière tout de suite, mais cela demandait beaucoup d’énergie, et puis… elle avait eu envie d’en parler avec le roi dans un premier temps, mais elle n’avait pas eu le courage de venir le voir avant maintenant, et pas sans un présent, et elle n’avait pas trouvé mieux que Nathaniel.

Mais elle se doutait que cela devait faire plaisir au roi, depuis le temps qu’il cherchait à remettre la main sur le rebelle, voilà qui était chose faite. En tout cas, elle espérait beaucoup de cette entrevue, et elle voulait surtout montrer au roi que malgré les apparences, elle était de tout cœur avec lui, et était à son service. Elle ne voulait que sa prospérité, et que son règne soit le plus long possible, elle ne voulait pas mettre à mal ce qu’il avait fait pour le royaume. Mais elle savait que pour cela, elle allait devoir se montrer convaincante.

"Je dirais surtout qu'il a tardé à me parvenir. Et que c'était la moindre des compensations pour la situation que tu as contribué à créer."

Bon, la réaction du roi ne l’étonnait pas. Elle la comprenait même. Elle avait commis une erreur, une grosse erreur, et lui amener Nathaniel n’était visiblement pas assez. Mais elle ne savait pas quoi faire de plus pour lui prouver sa bonne foi. Mais elle allait cependant devoir trouver, parce qu’elle ne pouvait pas laisser les choses ainsi, et elle voulait regagner la confiance du roi, même si cela lui semblait impossible.

« Je sais. Et je tenais à vous présenter mes plus sincères excuses, même si cela ne change rien, évidemment. Je regrette amèrement mon geste, et vous pouvez me demander ce que vous voulez en compensation, tout vous sera accordé majesté. Je ne désire que vous servir et me racheter auprès de vous. »

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Odelle était bien consciente qu’elle n’était pas dans une posture idéale, et que même si elle avait amené Nathaniel à Edgar, la faute qu’elle avait commise n’était pas réparée. Même si, à son avis, Nathaniel était une pièce de premier choix, et qu’elle aurait difficilement pu mieux faire, mais elle comprenait néanmoins la réaction de son souverain. Edgar n’était pas un homme que l’on trahissait, et elle s’estimait déjà chanceuse de n’avoir écopé d’aucune représailles de sa part.

Elle ne savait pas si un jour, Edgar lui pardonnerait son geste, mais en tout cas, elle l’espérait. Elle s’en voulait vraiment, et elle regrettait de s’être laissée bernée par Nathaniel. Evidemment que si les choses étaient à refaire, elle changerait bien évidemment ses actes. Mais maintenant c’était fait, la barrière n’existait plus, mais le roi avait remis la main sur Nathaniel, ainsi, il n’avait pas tout perdu. Odelle ferait tout ce que le roi lui demanderait de faire, pas seulement pour prouver sa bonne foi, mais parce qu’elle était tout de même fidèle à Edgar malgré les apparences, et qu’elle voulait tout faire pour que son règne se prolonge et perdure.

"J'ai foi en ta loyauté. Et j'aurais grand besoin de tes talents dans les temps à venir."

C’était là des paroles qui rassuraient la sorcière, bien entendu. Et elle comptait bien faire en sorte de ne plus jamais décevoir son roi. Elle ignorait en quoi elle pourrait lui être utile, mais il n’y avait rien qu’elle lui refuserait. Tant que c’était dans ses cordes, elle lui donnerait volontiers son aide, il n’y avait aucun souci à se faire à ce sujet. Et elle était heureuse qu’Edgar requiert son aide, même s’il pourrait difficilement trouver plus compétent qu’elle, il fallait bien le reconnaître.

"En attendant, tu t'en doutes peut-être, mon nouveau prisonnier est bavard, mais pas de ce que j'ai besoin de l'entendre dire. Est-ce que tu aurais à ta disposition un moyen de lui... délier la langue ?"

Ça ne l’étonnait pas du monsieur enfermé dans les geôles. Que Nathaniel se montre coopératif aurait été plus qu’inespéré, mais en effet, Odelle pouvait remédier à cela, de manière temporaire bien sûr, mais avec un breuvage adéquat, il serait aussi sincère que possible. Elle le ferait sans aucun souci pour le roi, et puis, elle ne devait rien au prisonnier, au contraire, c’est lui qui lui devait quelque chose.

« Je peux vous fournir un philtre de vérité, il ne pourra plus mentir durant un laps de temps, et pourra vous dire tout ce que vous souhaitez savoir. »

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Odelle avait bien sûr conscience qu’à présent, le roi n’avait plus confiance en elle. Si on considérait le fait qu’il lui ait un jour fait confiance. Ce dont elle ne pouvait pas être certaine, mais elle était cependant sûr qu’aujourd’hui, il allait se méfier d’elle. Et elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle comprenait totalement sa réaction. Elle avait vraiment commis une erreur, et elle était déjà satisfaite de ne pas subir de représailles de sa part, même si elle aurait pu totalement s’en sortir indemne. Mais bon, il valait mieux que leur relation reste cordiale, elle n’avait aucune envie de devoir faire la guerre à Edgar.

Quoiqu’il en soit, elle était bel et bien décidée à lui montrer qu’elle était de son côté, et qu’elle était totalement prête à faire ce qu’il lui demandait. Il voulait faire parler Nathaniel, soit, elle l’aiderait à arriver à ses fins. Cela ne relevait pas d’une grande complexité pour elle. Et puis, elle ne devait rien à Nathaniel, c’était même plutôt l’inverse, donc cela ne la dérangeait pas du tout de le mettre à mal. C’était même elle qui l’avait conduit jusqu’au roi. Elle l’avait attrapé par hasard, mais peu importe.

Odelle y arriverait, elle montrerait au roi que cette histoire de barrière brisée n’était qu’une erreur de parcours, et qu’elle lui était toujours restée fidèle, ce qui était le cas. Elle n’avait jamais cessé d’être de son côté, même si ce n’était peut-être pas flagrant, mais elle était vraiment du côté d’Edgar, et n’avait jamais rien fait dans le but de lui nuire. Et puis, peut-être que la destruction de la barrière n’aurait aucune répercussion négative sur le royaume… en tout cas, elle l’espérait fortement. Puisque si c’était le cas, elle en serait la principale responsable, et elle en était consciente.

"Ce serait plus que bienvenu. Quand seras-tu à même de m'obtenir ce philtre ?"

Ce n’était pas la préparation qui lui demandait le plus de temps. Elle pourrait l’avoir assez rapidement. Il ne s’agissait pas non plus de tout bâcler, ce n’était pas ce qu’elle voulait faire bien sûr, mais elle ne ferait pas attendre le roi inutilement. Elle avait tout de même besoin de temps pour certaines étapes de la recette, qui demandait d’être dans des conditions particulières, mais dans l’ensemble, cela ne devrait pas être trop long.

« Deux, trois jours. Tout au plus. »

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Odelle faisait ce qu’elle pouvait pour arranger le roi, mais elle n’était pas certaine de s’y prendre de la meilleure des façons. Elle se doutait que le roi voudrait la corriger sur chaque mot qu’elle pourrait prononcer, ne serait-ce que pour lui spécifier qu’il était toujours en colère contre elle. Mais en soit, elle avait vraiment à cœur de lui apporter toute l’aide possible. Elle lui ferait une potion efficace, qui pousserait Nathaniel à lui dire tout ce qu’il voudrait entendre. Et elle se doutait que c’était une chose capitale, qu’il parle.

Elle ne connaissait pas tous les tenants de la relation entre les deux hommes, et en soi, cela ne la regardait absolument pas. Elle ne voulait pas s’immiscer de trop dans la vie de son souverain, elle savait qu’elle n’y avait rien à y faire. Et même si elle était de nature curieuse, elle savait quand elle devait rester à sa place. Elle espérait qu’avec le temps, Edgar comprendrait qu’elle était vraiment de son côté, et saurait lui pardonner un peu sa faute, même si elle comprendrait qu’il se méfie toujours d’elle à l’avenir. Mais elle n’avait vraiment aucune ambition de le trahir à nouveau. C’était une erreur qu’elle ne reproduirait pas.

"D'accord. Trois jours grand maximum, pas davantage. Et comment puis-je m'assurer que vous n'allez pas tenter de me duper ? Comment je peux être sûre que la potion aura l'effet escompté ?"

Edgar lui faisait part de sa méfiance, et Odelle ne pouvait que le comprendre. Elle ne pouvait pas le blâmer de ne pas lui faire confiance, mais elle n’allait pas le supplier de la croire durant des heures. Quel intérêt aurait-elle de lui amener Nathaniel, si c’était pour ensuite pour porter préjudice au roi ? Aucun. Et si elle voulait atteindre Edgar, elle n’aurait pas besoin d’un tel stratagème. Mais le roi avait besoin d’être rassuré, alors il fallait qu’elle y mette du sien. Odelle avait beau être dévouée au roi, elle avait tout de même son caractère, et sa fierté, et elle n’appréciait pas qu’on remette en doute l’efficacité de ses pouvoirs.

« Je ne vais pas vous duper. Si mon but était de vous nuire, je ne vous aurais pas amené Nathaniel. Mais si vous n’avez pas confiance, je testerai la potion avant de la donner à votre prisonnier. »

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La sorcière était quelque peu vexée, il est vrai. Ce n’était probablement pas le moment de jouer les susceptibles, mais c’était comme ça. Odelle avait son caractère, et il y avait certaines situations où celui-ci ressortait, c’était comme ça, elle n’y pouvait rien. Et même si c’était légitime, elle était blessée que le roi doute d’elle à ce point. Alors que quand on y réfléchissait bien, il avait toutes les raisons du monde de douter d’elle. Elle avait par le passé, aider Nathaniel et même si elle l’avait amené aujourd’hui devant le roi, cela ne réparait pas tout. Elle en était consciente, mais son ego décidait de s’exprimer à sa place. Il venait toujours au mauvais moment celui-là.

Enfin bref, même si Edgar avait toutes les raisons de se méfier d’elle, la réalité était que la sorcière savait exactement dans quel camp elle se situait. Du côté du roi. Elle avait fait une erreur en détruisant la barrière, mais cela n’avait pas été pour mettre des bâtons dans les roues de la royauté, mais pour satisfaire son appétit et sa gourmandise. L’excuse pouvait sembler piteuse, il n’en restait pas moins que c’était totalement le cas. Elle avait miroité sur le fait de pouvoir manger Daphnée, et au final, elle n’en avait même pas vu la couleur.

Mais au moins, elle s’était vengée de Nathaniel. Cela avait été le fruit du hasard, il avait posé les pieds là où il ne fallait pas. En même temps, quelle idée de s’aventurer aussi loin dans la forêt, quand on avait une infime connaissance de ce qui s’y terrait… enfin quoiqu’il en soit, elle ne regrettait pas une seule seconde de l’avoir mené au roi, et elle espérait que ce dernier lui infligerait un châtiment dur, et sévère. Qu’elle se sente totalement vengée. La sorcière avait la rancune tenace, et elle ne lâchait jamais prise. Elle retrouverait Daphnée coûte que coûte, même si elle lui mettait la main dessus quand la gamine serait adulte, elle la tuerait. Pour la manger ou non.

"La confiance n'est pas un luxe que je peux m'offrir. Vous me préparerez cette potion en conséquence, je la testerai moi-même sur l'un de mes sujets."

Peut-être bien, mais elle aurait apprécié s’être vue octroyer quelques faveurs de la part du roi. Elle n’était pas en mesure de les exiger (quoique), et elle ne voulait pas qu’ils repartent sur de mauvaises bases, mais elle aurait tout de même apprécié un peu plus de privilèges (même si en soit le fait qu’il n’ait pas cherché à se venger en était déjà un, mais bon). Quoiqu’il en soit, il sera fait comme il l’ordonnait, parce qu’elle obéissait à son roi, et rien qu’à lui (et son appétit bien-sûr).

« Bien majesté, il sera fait selon vos souhaits. Avez-vous besoin de mes services pour autre chose ? Que cela concerne le royaume, vous personnellement, ou toute autre chose… Un désir, un souhait, n’importe quoi. »

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Bon… Odelle estimait que cela aurait plus se passer bien plus mal. Elle savait bien que son geste d’avoir détruit la barrière n’était probablement pas pardonné, mais en lui ayant ramené Nathaniel, et en acceptant de collaborer avec lui, elle montrait sa bonne foi au roi, et sa volonté de lui prouver qu’elle lui était loyale, malgré les apparences. C’était le cas, Odelle était vraiment derrière Edgar, et ne souhaitait pas autre souverain que lui. Enfin, quoiqu’il en soit, elle avait fait ce qu’elle pouvait pour le moment. Elle lui concocterait le plus rapidement possible une potion de vérité, ainsi, il pourrait soutirer les informations qu’il désirait au fugitif. Odelle n’avait aucuns scrupules concernant l’autre homme, depuis qu’il l’avait roulée, il pouvait bien avoir n’importe quel sort, elle s’en moquait, pourvu que ce soit douloureux, évidemment.

Pour l’heure, elle estimait avoir rempli ses fonctions auprès du souverain de Féerie. Dans tous les cas, elle savait qu’elle ne risquait rien, et que le roi ne prendrait pas le risque de tenter de la supprimer, ou de lui porter un quelconque préjudice, mais elle n’avait pas non plus envie qu’il se méfie d’elle comme de la peste. Elle n’avait aucun but de lui mettre des bâtons dans les roues. D’ailleurs, il n’avait rien eu à voir avec la destruction de la barrière, elle voulait juste manger Daphnée… ce qui n’avait pas été le cas d’ailleurs. Mais elle était loin d’abandonner l’idée de mettre la main sur la petite fille.

"Vos services me seront utiles à plus d'un titre, j'en ai peur. Mais pour le moment, je ne compte pas vous en demander davantage. A moins que vous ayez à l'esprit une idée bien précise qui puisse nous être d'office salutaire, et dans ce cas, je serai ravi d'entendre vos propositions."

Une idée à lui soumettre… pas vraiment. Néanmoins, il y avait bien une chose dont elle voulait lui toucher quelques mots. Etant donné qu’elle avait l’opportunité d’avoir le roi en face d’elle, autant qu’elle s’assure de quelque chose d’elle-même, plutôt qu’elle ne se serve d’un intermédiaire. Elle n’allait pas faire les choses de manière frontale, parce que son but n’était pas de semer davantage le désordre dans l’esprit du roi, mais elle voulait tout de même être certaine de ne pas à nouveau se faire entourlouper à nouveau. Surtout sur un sujet aussi important que celui-là.

« Non majesté, rien qui ne me vienne à l’esprit pour le moment. En revanche, j’aurais aimé m’assurer de quelque chose… peut-être que cela vous paraîtra indiscret, mais je me dois tout de même de vous poser la question. Nourrissez-vous le désir de voir le mariage du prince et de la princesse être soldé par l’arrivée d’un héritier ? »

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Odelle ignorait si elle faisait bien d’aborder ce sujet, mais il lui semblait important de tirer toute cette histoire au clair, pour agir de la meilleure façon. Et surtout, elle voulait avoir l’avis du roi sur la question. Après tout, cela le concernait directement, puisqu’il s’agissait de son fils, et de sa lignée directe. On avait parlé en son nom, mais elle voulait l’entendre directement de sa bouche, pour savoir à quoi s’en tenir. Elle n’avait pas envie de commettre une erreur qui pourrait mettre le roi en colère contre elle, encore une fois. Alors Abygaëlle pouvait dire ce qu’elle voulait, Odelle obéissait d’abord au roi.

Il était possible que le roi ne sache rien de cette histoire. Sa commanditaire ne lui avait peut-être encore rien dit. Parce qu’il était possible qu’elle ait menti sur toute la ligne, et que le roi n’était absolument pas favorable à son projet. Odelle n’avait pas de préférences, si le roi voulait ce philtre, elle le ferait, même si de son avis, c’était une mauvaise chose. Les Odien étaient une mauvaise famille, et lier leur sang à celui des Basiel serait une mauvaise chose. D’autant que Gabriel n’était pas vraiment le digne fils de son père mais bon... ce n’était que son avis, et personne ne lui avait demandé. Mais cela ne l’empêchait pas d’en avoir tout de même un, n’en déplaise.

"Bien sûr, j'estime même que c'est la moindre des choses. Pourquoi aurais-je marié mon fils si je n'avais pas l'espoir de le voir assurer sa descendance ? J'avoue que votre question me surprend. Où voulez-vous en venir ?"

Oui, c’était logique. Mais sait-on jamais. Le roi aurait pu être mécontent de ce mariage, et aurait pu planifier de remplacer la princesse actuelle. Mais bon, de toute évidence, ce n’était pas le cas. Mais cela ne voulait pas dire qu’il souhaitait droguer son fils afin que ce dernier fasse un enfant à sa femme. Et elle se doutait que si les choses devaient se passer ainsi, cela créerait davantage de problèmes, en plus d’un enfant non désiré par son père.

“Parce qu’on m’a demandé de créer un philtre pour pousser le prince à consommer son union et procréer avec son épouse.”

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Odelle n’avait aucune forme de solidarité, ou de loyauté envers Abygaëlle. Cette femme lui avait fait fort mauvaise impression, alors Odelle estimait qu’elle ne lui devait strictement rien. Et puis, elle préférait largement voir directement avec Edgar. Elle savait qu’elle avait demandé à la femme de lui apporter une preuve, de l’accord du roi, et de sa complicité, mais autant qu’Odelle s’en enquière par elle-même, maintenant qu’elle avait réussi à s’excuser, elle pouvait sans mal lui poser la question.

S’il s’avérait qu’Edgar était en effet d’accord avec ce plan, elle n’aurait plus à se questionner, mais elle ne manquerait pas de faire tourner l’autre femme en bourrique, parce qu’elle ne l’aimait pas, tout simplement. Elle trouvait tout de même cela dur pour Gabriel. Odelle n’était pas une femme de scrupules, mais il avait l’air d’être un gentil garçon, mais c’était peut-être justement le problème. Il devait arrêter d’être gentil. Quoiqu’il en soit, tout cela était des histoires de famille, et Odelle n’était donc pas vraiment concernée, même si on l’incluait dedans. Il est vrai que cela flatterait son ego, de se dire que le futur petit prince de Feerie était né grâce à elle, et elle pourrait peut-être en tirer quelque chose aussi. Mais elle devait réfléchir à tout cela, et surtout, en discuter avec Edgar au préalable.

"Qui donc ?"

Est-ce que l’identité du commanditaire, influencerait les désirs du roi ? Odelle ne le pensait pas. De ce qu’elle savait Abygaëlle Odien entretenait une bonne relation avec les souverains de Feerie. Mais après, est-ce qu’il y avait une réelle amitié et confiance entre eux ? Elle n’en savait trop rien, et elle ne se voyait pas poser la question au roi. Elle savait rester à sa place, dans certaines circonstances, et elle savait bien que les choses restaient tout de même un peu tendues, entre Edgar et elle, et qu’il faudrait un peu de temps, avant que les choses ne s’arrangent vraiment. Quoiqu’il en soit, elle n’avait aucune intention de ne pas dire la vérité au roi.

« Abygaëlle Odien. »

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Si Edgar venait à lui dire qu’il était l’instigateur de cette idée, Odelle ne poserait pas plus de questions. Et elle se contenterait de faire ce qu’on lui demanderait. Mais pour quelque chose d’aussi important, elle voulait être certaine que le roi était vraiment sûr de ce qu’il allait faire. Le charme ne durerait pas, et Gabriel saurait pertinemment ce qui se serait passer. Elle ne voulait pas juger les actions du roi, mais pour elle, ce plan avait tout d’une très mauvaise idée. Mais si c’était ce qu’il voulait vraiment, elle n’allait pas s’y opposer, mais elle ne voulait pas que par la suite, cela lui retombe dessus. Elle voulait bien assumer ses erreurs, mais pas celles des autres.

Quoiqu’il en soit, et étant donné la réaction du souverain de Féerie, il ne semblait pas du tout choqué par l’idée. Mais elle sentait qu’il n’avait pas chargé Abygaëlle de venir la trouver. Elle lui avait dit avoir l’accord du roi sans rien en savoir. Par chance pour elle, le roi semblait plutôt apprécier l’idée. Enfin, de ce qu’elle en déduisait, puisqu’elle ne pouvait être sûre de rien, tant qu’il n’avait pas exprimé son avis sur la question. Enfin, pas de manière claire et tranchée du moins.

"Je vois. Que lui avez-vous répondu ?"

La sorcière ne comptait pas lui dire qu’elle s’était largement permise de juger la femme. Mais elle n’avait pas un bon feeling avec cette femme, et elle n’était pas fan de son plan. Elle n’avait pas son mot à dire là-dedans, ni même son avis à donner, mais elle pouvait tout de même penser, et elle ne pensait pas que ce soit une bonne chose que de forcer le prince et la princesse à concevoir. Enfin, surtout le prince à ce qu’elle avait compris. Ses relations avec son père n’étaient déjà pas glorieuses, ce serait sans doute la goutte de trop. Mais bon, ils en assumeraient les conséquences.

« Je lui ai dit qu’étant donné l’ampleur de sa demande, qu’elle devait m’apporter la preuve de votre accord, et de votre désir de mettre ce procédé à exécution. »

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Odelle avait bien compris, que toute cette histoire intéressait le roi. En soi, ce n’était pas ses affaires, mais Odelle n’était tout de même pas vraiment pour cette solution. Mais bon, on ne lui demandait pas son avis, et si c’était ce que le roi voulait, elle allait s’exécuter. C’était là, un moyen de remonter davantage dans son estime, et peut-être s’octroyer un peu de confiance. Quand bien même, elle estimait que Nathaniel était déjà un magnifique présent. Mais bon, au moins, elle pourrait démontrer doublement sa bonne foi.

"En effet, vous assurer mon aval peu importe les circonstances, est un impératif, et j'apprécie que vous le respectiez."

Odelle comprenait bien à quoi il faisait allusion. Elle ne savait pas s’il trouverait toujours le moyen de ramener sa principale faute sur le tapis. Elle savait qu’elle avait mal agi, qu’elle n’aurait pas dû écouter sa gourmandise, mais elle voulait tellement mettre la main sur cette petite fille qui lui avait échappée qu’elle n’avait pas su se raisonner. Mais elle avait bien compris la leçon, et ne ferait pas deux fois la même erreur.

Odelle voulait maintenant prouver qu’elle était du côté du roi. Elle l’avait toujours été, bien entendu. Mais elle savait qu’elle avait commis des actes qui pouvaient faire penser le contraire. En tout cas, à présent, elle ne ferait rien qui pouvait aller à l’encontre du souverain de Féerie. On avait beau dire ce que l’on voulait, elle trouvait qu’Edgar Basiel était un très bon roi, et elle n’avait aucune envie qu’il en soit changé.

"Prenez donc cette conversation pour la preuve de mon accord. Je soutiens entièrement son initiative"

Bon, eh bien de toute évidence, il avait pris sa décision. Odelle ne soutenait pas, mais elle allait tout de même faire ce que le roi lui demandait. Le couple princier n’était pas vraiment fait pour être ensemble, ou du moins, Gabriel n’était pas intéressé par son épouse, et ne le serait jamais, à cause de la malédiction dont il avait été affublé quand il était encore un nourrisson. Mais les parents des deux jeunes gens étaient définitivement sur la même longueur d’onde. Pour ce qui était du roi et de la mère de la princesse tout du moins.

« Très bien majesté. Il sera fait comme il vous plaira. »

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